Construire en rondins bruts, c’est-à-dire en troncs d’arbres, ou encore, à proprement parler, en «fûts». Est plus qu’une technique: c’est un art.

L’art du fustier consiste à ajuster les fûts de façon très précise pour que sa construction soit étanche à l’eau et à l’air, tout en assurant à l’assemblage assez de résistance pour supporter le poids de la maison, et sur son toit le poids de la neige en hiver. Il est aussi de tout mettre en œuvre que ces qualités d’étanchéités et de résistance durent avec le temps; car le bois est un matériau qui subit des variations de dimension en séchant et peut subir une compression sous l’effet du poids.

Cette technique de construction est née à l’Age du Bronze dans les grandes forêts d’Europe.
Elle fut réinventée et pratiquée un peu partout au long des siècles chaque fois que, dans un milieu où la forêt tenait la principale place, les hommes devaient provisoirement ou durablement se loger, dans des conditions sûres et aussi confortables que le permettait l’époque ou la situation.

Qu’est-ce donc qui explique l’émotion et l’immense bien-être que chacun ressent lorsqu’il franchit le seuil d’une maison faite d’arbres? Est-ce la masse des troncs, la forme et la force de la nature encore sensible de la forêt? Est-ce l’odeur du bois, la chaleur enveloppante ou, selon la saison, la fraîcheur tempérée dégagée par les bois? Est-ce la perception douce et claire de la musique et des sons? Ou bien est-ce encore l’apaisante horizontalité des lignes? Tout cela à la fois sans doute. Chacun de nos sens s’y plaît et s’y repose.